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Une intervention de soutien à l'autogestion du traitement immunosuppresseur pour les personnes ayant reçu une greffe rénale

Introduction

Pour les personnes greffées comme vous, un des plus grands risques est celui de ne pas prendre vos médicaments tel que recommandé, ce qui représente actuellement l’une des principales causes du rejet de la greffe.
Le rejet se produit lorsque le système immunitaire réagit à l’arrivée d’un corps étranger, comme un nouvel organe, et que votre corps essaie de se défendre contre cet envahisseur. C’est pourquoi les médicaments antirejet vous sont prescrits : pour vous aider à protéger votre nouvel organe, mais, ils ne fonctionnent que si vous les prenez de façon optimale.
Lorsque vous oubliez ou sautez des doses de médicaments, leur quantité ou leur concentration dans votre sang est modifiée. Les conséquences d’une prise irrégulière de vos médicaments peuvent mener au rejet du greffon, à une insuffisance rénale ou à la perte de votre nouvel organe. Vous risquez aussi d’avoir des infections, de faire progresser la maladie, de diminuer votre qualité de vie, d’être hospitalisé et vous augmentez vos risques de décès.
Il est essentiel que vous suiviez rigoureusement votre routine de prise de médicaments, même si vous vous sentez en pleine forme. C’est précisément grâce à vos médicaments que vous vous sentez si bien.
TRANSPLANT-TAVIE est une intervention virtuelle qui a pour but de vous aider à intégrer vos médicaments antirejet à votre routine quotidienne, pour que la prise de vos médicaments devienne un automatisme dans votre vie. Une fois acquise, cette habitude de vie vous paraîtra moins difficile ou contraignante. Pour toutes questions entourant la prise de vos médicaments, rappelez-vous que votre équipe de transplantation est là pour vous soutenir.

À la fin de ces trois sessions, vous serez capable :

  • De prendre vos médicaments plus facilement.
  • D’identifier et de mieux gérer les effets indésirables de votre médication ou les malaises associés à votre condition de santé.
  • D’observer votre comportement et d’utiliser une démarche de résolution de problème pour faire face aux situations qui rendent difficile la prise de votre médication.
  • De vous encourager et de contrôler les pensées négatives en lien avec la prise de votre médication.
  • De faire appel à votre entourage pour vous soutenir dans la prise quotidienne de vos médicaments.

Tout au long des sessions, l’enseignement donné par l’infirmière virtuelle sera adapté à vos besoins, c’est-à-dire en fonction des médicaments que vous prenez, des effets et des malaises que vous ressentez, et des situations qui rendent difficile la prise de vos médicaments. Nous verrons ensemble des habiletés pour faciliter la prise quotidienne de vos médicaments.
Par la suite, vous aurez à mettre en pratique ces habiletés pour les apprendre et les intégrer à vos habitudes de vie. Comme pour la prise de vos médicaments, vous êtes aussi responsable de votre apprentissage.
À partir de maintenant, nous allons travailler ensemble pour vous aider dans la prise quotidienne de vos médicaments. Soyez rassuré, « vous êtes capable de le faire ».

Importance de la prise des médicaments antirejet

L’intervention virtuelle TRANSPLANT-TAVIE cible particulièrement la prise de vos médicaments antirejet, que vous avez dû débuter à la suite de la greffe. Fort probablement, votre médecin vous a prescrit d’autres médicaments pour gérer ou prévenir d’autres problèmes de santé. Par exemple, il se peut que vous preniez des médicaments pour le cœur, le cholestérol, le diabète ou autres. Même si la médication antirejet est visée, les trucs et les stratégies proposés dans le cadre de cette intervention virtuelle peuvent être utiles et transférables à d’autres contextes (ex : nouvelle médication). Je vous encourage donc à bien prendre l’ensemble des médicaments qui vous ont été prescrits, puisqu’ils ont tous leur importance pour améliorer votre santé.

Conseils généraux sur les médicaments

La prise quotidienne de vos médicaments est une tâche difficile qui demande beaucoup de motivation de votre part. Votre motivation est donc essentielle au suivi de votre traitement. Une des stratégies pour vous motiver consiste à relier une image ou une pensée positive à la prise de vos médicaments. Prenez le temps de réfléchir un instant aux pensées, aux idées ou aux images que vous avez chaque fois que vous prenez vos médicaments.

Quelles sont vos pensées à ce moment-là?

Lorsque vous oubliez de prendre vos médicaments, c’est vraiment important de ne pas se sentir coupable, et surtout, de ne pas se donner des messages négatifs. Ces messages affectent la motivation et nous prédisposent à faire plus d’oublis.
Je vous encourage à identifier et à analyser les circonstances qui ont entouré cet oubli et à penser à ce que vous allez faire pour éviter que cela se répète. Vous pouvez vous encourager en vous disant : « La prochaine fois, je vais réussir ». Je vous invite à consulter la grille d’observation de votre comportement et à noter les situations d’oubli.

Résumé des habiletés pour se motiver dans la prise de mes médicaments 

Grille d'observation du comportement 

Association d'une image positive

Bonjour, je suis Xavier, greffé depuis dix-huit mois et je prends des médicaments antirejet. Mon médecin m’a prescrit Prograf et Cellcept deux fois par jour, et de la Prednisone une fois par jour.
Quand vient l’heure de prendre mes médicaments, je me rappelle ce que me disait l’équipe de transplantation : « Avec le temps, la quantité de médicaments devrait diminuer de même que les effets secondaires, comme les troubles du sommeil et le gain de poids ». Quand je prends bien mes médicaments, je m’encourage en me disant : « Bravo! Encore une fois, j’ai réussi à ne pas oublier! »
J’apprends à associer une image positive à la prise de mes médicaments antirejet : je me dis qu’en prenant bien mes pilules, je prends soin de la santé de mon rein, je renforce mon système immunitaire et je diminue aussi le risque d’un rejet. Au début, j’ai eu des difficultés à m’adapter et à suivre ce traitement. Au fil du temps, j’ai appris des trucs pour me faciliter la tâche. Quand je prends bien mes médicaments, je me sens fier de prendre ma santé en main, et même que je me récompense. Par contre, lorsque j’oublie l’un de mes médicaments, j’analyse les circonstances qui ont entouré cet oubli et j’observe mon propre comportement en me posant des questions comme : Quel était le contexte de l’oubli? Qu’est-ce que je faisais? Avec qui j’étais? À quoi je pensais? Cela me permet d’être plus attentif et de mieux ajuster mon traitement à ma routine.
 

Xavier doit prendre une capsule de Prograf et de Cellcept toutes les 12 heures à jeun, soit à 6h du matin, avant son petit-déjeuner, et un comprimé de Prednisone à 7h. Au bout de quelques semaines, il s’est rendu compte qu’il oubliait parfois de prendre ses médicaments de 18h parce qu’il s’endormait devant la télé en arrivant de travailler. Pour éviter cet oubli, Xavier a décidé d’utiliser l’alarme de son cellulaire et de laisser la boîte de médicaments sur une petite table du salon près du fauteuil. Depuis ce temps, son alarme lui rappelle que c’est le moment de prendre ses médicaments antirejet du soir.

Votre motivation est essentielle dans la prise quotidienne de vos médicaments. Je vous encourage à associer des images positives à la prise de votre médication. Lorsque vous oubliez ou manquez un comprimé, parlez-vous comme si vous parliez à votre meilleur ami. Encouragez-vous et dites-vous que chaque expérience en soi est un apprentissage et un pas de plus vers une prise optimale de votre traitement.
Pendant les prochaines semaines, prenez le temps de vous encourager à chaque prise de médicaments et de vous sentir fier de votre comportement. Vous pouvez même souligner vos succès en vous offrant un cadeau. Vous pouvez choisir n’importe quel type de récompense, comme par exemple, vous offrir une sortie de votre choix chaque semaine où vous aurez complété la prise de vos médicaments sans oubli. L’important est de choisir une récompense qui vous fasse vraiment plaisir.
Le simple fait de souligner chacune de vos prises vous motivera. De plus, le fait d’enregistrer vos oublis et les situations dans lesquelles ces oublis se produisent vous permettra d’analyser les circonstances qui rendent difficile la prise de vos médicaments.

Il est possible que vous ressentiez des effets indésirables de vos médicaments ou bien des malaises liés à votre état de santé. C’est très important de contrôler ces effets qui vous dérangent car ils peuvent affecter votre qualité de vie et même vous pousser à arrêter vos médicaments.

Si vous vivez des effets indésirables ou des malaises, cliquez sur celui que vous voulez apprendre à mieux gérer. 

Bouffées de chaleur

Acné / lésions sur la peau

Maux de tête

Gain de poids

Difficultés à s’endormir, réveil précoce ou insomnie

Fatigue ou perte d’énergie

Perte des cheveux ou modification de leur consistance

Étourdissements/vertiges

Palpitations

Nausées et vomissements

Ulcères et lésions dans la bouche

Vous venez d’identifier des effets indésirables ou des malaises, liés ou non à votre médication. L’enregistrement de ces effets dans un journal de bord vous serait utile pour documenter leur apparition et leur évolution, pour ensuite bien les décrire à votre équipe de soins. Je vous suggère de noter, dans votre journal de bord, les informations suivantes pour chaque effet indésirable : Décrire le symptôme, par exemple, s'il s'agit de nausées, vomissements, maux de tête, fatigue, etc; l’intensité de ce symptôme, par exemple sur une échelle de 1 à 5, 1 = très léger et 5 = très fort; la date de l’apparition ou de la variation du symptôme et de son intensité; la durée du symptôme (ex : 20 minutes ou 2 heures); l’apparition du symptôme (ex : le matin, une heure après la prise de mes médicaments, le soir, etc.); les éléments qui soulagent ou aggravent ce symptôme (ex : position, chaleur, médicaments). 
Si, malgré toutes ces recommandations, vous n’arrivez pas à contrôler un malaise ou un effet indésirable lié à votre médication, et que vous ne le supportez pas, parlez-en avec votre équipe de soins. Surtout, ne prenez jamais seul la décision d’arrêter un médicament, sans l’avis de vos professionnels de la santé. Cela pourrait provoquer une réapparition et une augmentation brusque de vos symptômes ou de vos problèmes de santé.

Journal de bord des effets indésirables

Au cours des 7 derniers jours, combien de pilules avez-vous oubliées ou manquées?      

Lors de cette session, vous avez pris connaissance des informations liées à la façon de prendre vos médicaments. Vous avez peut-être identifié certains effets indésirables de vos médicaments ou des malaises ressentis, et vous avez reçu les conseils appropriés. De plus, vous en savez davantage sur comment observer les circonstances qui facilitent ou rendent difficile la prise de vos médicaments et des trucs pour vous encourager et vous motiver.
Je vous invite à mettre en pratique ces habiletés pour bien les apprendre et les intégrer à vos habitudes quotidiennes. Rappelez-vous : vous êtes capable de le faire! Ces habiletés faciliteront la prise quotidienne de vos médicaments, lesquels vous aideront à maintenir ou à améliorer votre état de santé.
Je vous remercie d’avoir complété la première session, et on se revoit, pour la deuxième session!

Habiletés de contrôle émotionnel et de résolution de problèmes

Il peut tous nous arriver d’avoir des pensées négatives. Cela dit, il existe des moyens de les apaiser. Vous en connaissez probablement certains, mais laissez-moi vous en suggérer quelques-uns. Par exemple, lorsque vous ressentez des pensées négatives, vous pouvez certainement vous divertir en lisant un livre, en regardant un film, en parlant avec quelqu’un ou en faisant du sport. Ce sont de bonnes stratégies, mais il en existe d’autres qui peuvent être aidantes, comme se dire des phrases encourageantes, que l’on appelle « la parole apaisante », pratiquer l’autorelaxation ou tout simplement accorder moins d’attention à vos pensées négatives.

Habiletés de gestion émotionnelle 

Se dire des phrases encourageantes implique de voir son oubli comme une opportunité d’apprentissage. Cette stratégie est connue sous le nom de « parole apaisante » car elle atténue ou arrête la continuation des pensées négatives. 
Par exemple : « Cette situation est vraiment difficile et je n’ai pas su quoi faire, mais je sais que je peux y arriver! J’ai déjà réussi dans une situation semblable alors je sais que je suis capable : la prochaine fois, je réussirai ».
Pour vous aider dans une telle situation, vous pouvez utiliser la grille d’observation du comportement présentée à la session 1.
Lorsqu’une idée, sentiment ou émotion plus difficile vous traverse l’esprit, je vous encourage à trouver une pensée qui vous réconforte, qui vous donne de la force.

L’autorelaxation consiste à se détendre. Elle peut se pratiquer de diverses façons. 

Par la respiration abdominale profonde et la détente musculaire. Cette technique respiratoire se réalise en deux étapes : a) Inspirez profondément et lentement par le nez en comptant jusqu’à cinq et en gonflant le ventre, b) Expirez ensuite lentement par la bouche en comptant jusqu’à sept. Respirez de cette façon pendant cinq à dix minutes en vous concentrant sur votre respiration. Pendant ce temps, il peut être bénéfique de prendre conscience des tensions musculaires et de relâcher vos muscles afin de mieux vous détendre.

Par d'autres stratégies telles que la méditation ou le yoga. Ces activités nécessitent un entraînement et un accompagnement. Il existe sur le marché certaines vidéos qui expliquent ces techniques ou si vous préférez, consultez une personne ressource bien formée, habile à pratiquer des activités. Si vous êtes déjà initié à la méditation ou au yoga, vous pouvez les appliquer lorsque vous avez des sentiments négatifs car elles sont très utiles pour les arrêter. Assurez-vous auprès de votre équipe de soins qu’il n’y ait pas de contre-indication à les pratiquer, en lien avec votre état de santé.

Un des meilleurs moyens d’éviter l’apparition des pensées négatives est d’apprendre à faire face aux situations que vous trouvez difficiles dans la prise de vos médicaments. Une des stratégies proposée est l’habileté de résolution de problèmes, qui vous permettra de prendre le recul nécessaire pour structurer vos idées et pour affronter efficacement vos difficultés.
Vous devez :
D - Décrire la situation au cours de laquelle l’oubli s’est produit pour identifier votre difficulté
É - Élaborer une liste de stratégies possibles pour faire face à cette difficulté
C - Choisir la stratégie qui a le plus de probabilité d’être efficace, et avec laquelle vous vous sentez à l’aise
I - Imaginez-vous en train d’utiliser cette stratégie
D - Décider de passer à l’action et d'affronter la situation en mettant en pratique cette stratégie
E - Évaluer les résultats
R - Reprendre l’habileté de résolution de problèmes lorsque vous n’êtes pas satisfait des résultats
Pour vous rappeler cette démarche, vous pouvez mémoriser le mot DÉCIDER en utilisant son acronyme qui correspond à la première lettre du mot et qui décrit chacune des étapes ci-dessus. Pour pratiquer cette démarche, référez-vous à la prise de vos médicaments. Réfléchissez un instant à votre comportement et identifiez une situation au cours de laquelle vous avez oublié de prendre vos médicaments ou pour laquelle vous trouvez difficile de les prendre.

Habiletés de résolution de problème démarche DÉCIDER

Il se peut que vous ayez à parcourir de nouveau les étapes de la démarche DÉCIDER. À chaque difficulté sa solution! Peu importe l’obstacle, vous êtes désormais capable d’y faire face à l’aide de l’habileté de résolution de problèmes. Cette démarche peut vous être utile dans d’autres situations où vous avez de la difficulté à trouver une solution. Le meilleur moyen de vérifier son utilité, c'est de l'essayer.

Prendre quotidiennement des médicaments est un comportement qui s’apprend. C'est tout-à-fait normal de faire des oublis. Ces oublis vous indiquent qu’il y a encore des choses à apprendre ou à ajuster et peuvent même vous aider à améliorer la prise de vos médicaments. Lors de cette session, vous avez appris:
Comment gérer les pensées et les sentiments négatifs; et comment trouver des solutions pour affronter les situations que vous trouvez difficiles dans la prise de vos médicaments. 
Comme dans n’importe quelles autres types d’activités, ce n’est pas suffisant de connaître la façon de faire. Il est essentiel de mettre en pratique ces habiletés pour les apprendre et les intégrer dans la vie de tous les jours. Vous êtes capable de développer les habiletés proposées dans le cadre de cette session, lesquelles vous seront utiles pour faciliter la prise de votre médication. Souvenez-vous des bienfaits qu’aura une prise optimale de vos médicaments sur votre santé. 
Je vous souhaite bonne chance et on se revoit prochainement pour la troisième session!

Habiletés sociales et interactions avec les professionnels de la santé

Vous aurez à identifier les personnes de votre entourage qui vous apportent ou qui peuvent vous apporter de l’aide. C’est important de bien choisir ces personnes et de reconnaître comment elles peuvent vous soutenir. Il est reconnu que le soutien social est un élément clé qui peut vous aider à prendre vos médicaments. Nous verrons donc comment développer de nouvelles relations et comment maintenir et renforcer les relations que vous entretenez déjà avec vos proches.


L’expérience de Yannick
Yannick vit avec un rein greffé depuis quatre ans et prend des médicaments antirejet depuis ce temps. Bien qu’il ait vécu des hauts et des bas, Yannick reconnaît que le soutien de son entourage est un élément important dans la réussite de son traitement. Yannick sait qu’il n’est pas seul et ressent les encouragements de ses proches, ce qui l’aide dans la prise de ses médicaments.
Soutien émotionnel. Yannick vit avec sa conjointe Maria. En plus, il partage ses confidences avec son meilleur ami, Francis et sa sœur Hélène. Il les considère comme sa principale source de soutien émotionnel.
Soutien tangible / matériel. Yannick compte également sur l’appui de ses parents. Fréquemment, Yannick fait appel à sa mère pour obtenir de l’aide dans la préparation de ses repas car son épouse travaille. Son père lui a aussi été d’une aide exceptionnelle lorsqu’en début de traitement, Yannick se sentait incapable de compléter des rénovations à son domicile.
Soutien informatif. Depuis son diagnostic, Yannick est suivi à la même clinique externe. Les professionnels de cette clinique lui apportent régulièrement de l’information sur la transplantation d’organe, sur ses traitements et sur des moyens lui permettant d’éviter de développer d’autres problèmes de santé.Depuis 2 ans, Yannick fait partie d’un groupe de soutien pour les personnes greffées. Les membres de ce groupe constituent un soutien informatif et émotionnel de taille dans la prise quotidienne des médicaments antirejet.
Intégration sociale. Par ailleurs, il entretient de bonnes relations avec ses collègues de travail avec lesquels il réalise plusieurs activités sociales et professionnelles, comme des repas au restaurant et des voyages.

 

Qu’est-ce que le soutien social?

Il est démontré que le soutien social aide les personnes vivant avec une maladie chronique dans la prise quotidienne de leurs médicaments et qu’il influence leur qualité de vie. C’est donc important que vous développiez des relations en créant des interactions ou des échanges avec des personnes que vous rencontrez lors de vos activités de la vie quotidienne. Une fois le premier contact maintenu, proposez des sorties pour interagir avec ces personnes, comme aller au cinéma, aller se promener, prendre un café, tout en profitant de l’occasion pour établir la communication ouverte.

La communication est l’élément principal de toute relation. Elle vous permet d’établir et d’entretenir des liens avec les personnes de votre entourage, de mieux les connaître, de mieux vous connaître et surtout de demander, ou donner de l’aide. La communication compte deux habiletés centrales qui sont l’écoute active et l’expression des émotions.

 

L’écoute active est un élément clé de la communication : elle permet de se concentrer sur ce que dit l’autre personne, de l’écouter sans l’interrompre et de redire en ses propres mots ce que l’autre tente de nous communiquer. Je vous propose les trois techniques suivantes pour pratiquer l’écoute active :
1- Reformuler les pensées de l'autre. Premièrement, il s’agit de reformuler les paroles de l’autre personne dans ses propres mots. Par exemple, lors d’une conversation, vous pourriez reformuler en commençant de cette manière : « Si j’ai bien compris, ce que vous voulez dire c’est… ».
2- Donner de la rétroaction à l’autre. Ensuite, vous donnez de la rétroaction, c’est-à-dire que vous dites à l’autre que vous comprenez l’information et les sentiments qu’il tente de vous transmettre. Par exemple : « Je comprends ce que tu me dis », « Je sais ce que tu ressens ».
3-Poser des questions. Finalement, vous pouvez poser des questions. Cette démarche vous permet d’obtenir des renseignements supplémentaires, dans le but d’améliorer votre compréhension de la situation et de confirmer ce que l’on comprend. Par exemple : « Qu’est-ce que tu veux dire? »

Exprimer ses émotions est aussi un élément clé de la communication et permet de mettre des mots que ce qu’on ressent, de se libérer des tensions qui nous habitent et de partager avec une personne de confiance notre vécu. Pour découvrir comment mieux communiquer ses émotions, je vous propose d’écouter les étapes qui suivent :
Comprendre ce que l’on ressent. Il est nécessaire de comprendre ce que l’on ressent et de décrire ses émotions par des termes précis et concrets. Par exemple : « J’ai tellement de peine que j’ai envie de pleurer », « J’ai peur ».
Comprendre les raisons d’être de ses émotions. On se doit de comprendre les raisons qui sous-tendent ces émotions. De cette façon, il nous est possible de comprendre ce que nous ressentons et pourquoi nous le ressentons, pour éventuellement savoir quoi faire pour agir sur nos sentiments. Par exemple : « J’étais tellement découragée quand j’ai su que je devais prendre des médicaments à vie », « J’ai eu peur lorsque j’ai dû passer mon examen ».
Reconnaître que les émotions nous appartiennent. Il est aussi nécessaire d’assumer nos responsabilités et de reconnaître que les émotions nous appartiennent c’est-à-dire de parler au « je ». Par exemple : « Vous m’avez fait peur lorsque vous m’avez annoncé le diagnostic » devient plutôt « J’ai eu peur quand vous m’avez annoncé le diagnostic ».

Différents organismes, programmes, associations et fondations sont une source importante de soutien pour les personnes greffées. Informez-vous auprès de votre équipe de transplantation pour connaître les ressources disponibles. Vous pouvez même rencontrer d’autres personnes greffées qui ont réussi à surmonter les défis de la greffe et qui vivent bien leur vie avec le nouvel organe greffé. Chaque ressource de soutien a ses objectifs spécifiques et offre des services particuliers, comme des ateliers d’information sur la vie après la greffe, des programmes d’entraide et de jumelage, et d’autres qui visent à vous aider dans la prise de vos médicaments antirejet.

Concernant les relations avec les professionnels de la santé, nous considérons que vous êtes la personne responsable de la prise de vos médicaments. Vous êtes l’expert de votre vie et les professionnels agissent en tant que conseillers. Ils sont en mesure de vous habiliter et de vous aider dans la prise en charge de votre santé et dans la prise de vos médicaments. Assurez-vous de bien comprendre leur rôle pour bien diriger vos demandes.

Réfléchissez à ce que vous attendez de cette consultation avec un membre de l’équipe de soins et décrivez vos demandes, vos questions, vos problèmes avec précision. Faites une liste des éléments que vous souhaitez aborder pour être certain de ne rien oublier. Vous pouvez aussi préparer la rencontre avec une personne de votre entourage. Vous pouvez demander à cette même personne de vous accompagner lors de la consultation. N’oubliez pas que les trois techniques pour pratiquer l’écoute active pourront vous aider à bien communiquer avec votre équipe de soins, soit:  

  • Reformulez le message donné par le professionnel de la santé
  • Donnez de la rétroaction
  • Posez des questions

Serge, greffé depuis huit mois, se présente à la clinique pour son rendez-vous médical mensuel. Il prend les médicaments suivants : 1 capsule de Cellcept et 1 capsule de Néoral à jeun vers 7h et 19h. Le médecin lui suggère de changer son traitement de Néoral pour Sirolimus, qu’il prendra le matin, et la capsule de Cellcept le soir, vers 19h, pour respecter l’intervalle de 12h entre les deux prises. Malgré les explications données par le néphrologue, Serge ne comprend pas trop pourquoi il doit prendre un nouveau traitement puisque ses résultats sanguins et urinaires semblent être dans les limites normales. De plus, il aimait sa médication antérieure, car il se sentait très bien et n’avait pas d’effets indésirables, sauf la fatigue constante qu’il associe à son travail. Les premières journées suivant le début du nouveau traitement, Serge a de l’enflure aux jambes, ce qui l’incommode beaucoup.
Serge se prépare pour son prochain rendez-vous médical en notant quelques questions sur une feuille de papier, afin de ne rien oublier : Pourquoi dois-je changer mes médicaments si les résultats de mes prises de sang sont normaux avec le Cellcept? Est-ce normal de me sentir si fatigué et que mes jambes soient si enflées? Est-ce un signe que mon rein fonctionne moins bien? Lors de sa visite médicale, le médecin a expliqué à Serge les bénéfices de changer de médicaments. Les médicaments antirejet se doivent parfois d’être ajustés ou changés, chaque situation est unique et dépend de chaque personne greffée.
Serge a alors répondu : Si je comprends bien, j’ai changé de médicaments pour un autre traitement qui est plus adapté à ma situation ? Maintenant, je me sens plus rassuré de savoir pourquoi je prends le Sirolimus. Quels sont les effets secondaires de ce médicament? Est-ce normal d’avoir les jambes enflées?

Préparation des visites avec les professionnels de la santé 

Interactions avec les professionnels de la santé

Il est démontré que le soutien social favorise la prise optimale des médicaments. Les personnes de votre entourage sont en mesure de vous fournir un soutien émotionnel. Les professionnels de la santé peuvent vous offrir un soutien de type informatif.
Lors de cette session, vous avez appris comment bien communiquer dans un but d’établir de nouvelles relations, de maintenir ou de renforcer les relations avec des personnes de votre entourage. Vous savez maintenant comment bien interagir avec les différents professionnels de la santé.
Comme toute autre activité, il ne suffit pas de connaître la façon de faire... il est essentiel de mettre en pratique ces habiletés pour les apprendre et pour évaluer leur utilité dans la vie de tous les jours.
Je vous encourage à utiliser et à intégrer l’ensemble des habiletés qui ont été vues au cours de ces trois sessions, pour vous aider à faciliter la prise de vos médicaments. Vous êtes capable de mettre en pratique ces habiletés. Rappelez-vous que de bien prendre vos médicaments contribuera à maintenir ou à améliorer votre état de santé.

Ceci termine votre participation dans l’intervention virtuelle! Je vous invite à consulter et à imprimer tous les documents que vous souhaitez. Je vous dis : Bonne chance et bon succès! Et ce fut un plaisir pour moi de vous accompagner tout au long de votre démarche.